Abbaye de Floreffe

L'Abbaye de Floreffe est une abbaye norbertine, fondée en 1121 par saint Norbert de Xanten lui-même. Elle est localisée sur un promontoire dominant la Sambre, à une dizaine de kilomètres de la ville de Namur, en Belgique.



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  • L'abbaye de Floreffe est fondée en 1121 par Norbert de Gennep (fondateur de l'ordre des Prémontrés) à la demande des comtes de Namur.... (source : abbaye-de-floreffe)
  • L'ancien colombier de l'abbaye de Floreffe est un petit édifice, localisé en aval de l'abbaye, et en bordure d'un... à 11 km de Namur - à proximité de l'E42... (source : institutdupatrimoine)
  • 11 messages - 3 auteurs... la section entre Auvelais et Floreffe, l'abbaye de Floreffe est remarquable !).... Énormément de monde entre Charleroi et Namur, désert entre Namur et Flémalle..... début août à l'abbaye de Floreffe pour en déguster quelques-unes ?... (source : bromptonforum.conceptforum)

L'Abbaye de Floreffe est une abbaye norbertine (Chanoines réguliers de la congrégation de Prémontré), fondée en 1121 par saint Norbert de Xanten lui-même. Elle est localisée sur un promontoire dominant la Sambre, à une dizaine de kilomètres de la ville de Namur, en Belgique. Elle abrite actuellement un collège-internat secondaire (dit petit-séminaire), et est un centre important d'activités touristiques et culturelles de la région de Namur.

Abbaye de Floreffe, Namur

Fondation par Saint Norbert

Après sa conversion en 1115, saint Norbert de Xanten devint un prédicateur itinérant. Passant par Namur, sur le chemin qui le conduisait de Cologne à son prieuré de Prémontré dans l'Aine (fondé en 1120), il fut reçu par le comte Godefroi Ier de Namur et sa femme Ermesinde de Luxembourg. Impressionné par son zèle pastoral et sa personnalité rayonnante, le comte de Namur lui offrit une terre à Floreffe pour y installer un groupe de disciples. La présence à ses côtés de Hugues de Fosses, premier disciple et fidèle compagnon de voyage, n'est probablement pas étrangère à l'acceptation de l'offre par Norbert de Xanten. C'est ainsi que l'abbaye de Floreffe, deuxième abbaye des chanoines réguliers de Prémontré fut fondée en 1121. Les premiers religieux arrivèrent en 1122, avec à leur tête un certain Richard, reconnu comme le premier abbé. L'abbaye adopta une devise inspirée par le nom du lieu (Floreffe)  : Florete flores, "Que fleurissent les fleurs". Étant une des fondations de St Norbert lui-même, l'abbaye gardera une grande importance et influence dans l'ordre des Prémontrés tout au long de son histoire : avec deux autres, l'abbé de Floreffe était par exemple chargé de la visite canonique annuelle de l'abbaye-mère de Prémontré.

Développement

Richement pourvue par les comtes de Namur qui la protégeront et la soutiendront pendant des siècles, l'abbaye devint rapidement rayonnante. Durant les deux premiers siècles de nombreuses fondations et œuvres : prieurés, abbayes, hôpitaux et hospices, furent établies. Les Prémontrés de Floreffe desservaient plus de quarante paroisses. Les fondations les mieux connues, car ayant survécu jusqu'à ce jour, sont les abbayes de Postel (1138), Mont-Cornillon, Liège (1140 ?), Leffe (1152). Il y eut des fondations en Allemagne : Wenau (1122), Rommersdorf (1135), et même une abbaye en Terre Sainte, Saint-Habacuc, fondée vers 1137 à Lod (maintenant Tel Aviv), qui fut supprimée à la fin du XIIIe quand la domination des Croisés prit fin.

Décadence et crise de la fin du Moyen Age

Comme l'ensemble des abbayes - norbertines et autres - Floreffe rencontra une période de décadence au XIVe. Le chroniqueur de l'époque rédigé : «Religion dans ce cas périssait, iniquité y dominait. Folies, dissolutions étaient au cloître habituelles. Par folles œuvres désordonnées tout périssait, le temporel état, et le spirituel de l'église tant vénérable». Rétablissement de la discipline et assainissement furent l'œuvre de l'abbé Thierry de Warnant (abbé de 1342 à 1361) aidé de l'historien Pierre de Herentals (1322-1390). Le passage du comté de Namur dans les possessions bourguignonnes (1429) eut des conséquences graves pour l'abbaye qui devint souvent victime des conflits entre les Bourguignons et la Principauté de Liège. Fréquemment les fermes furent pillées et dévastées. L'abbaye restait cependant suffisamment influente et pastoralement active pour que le pape Nicolas V accorde en 1450 l'usage de la mitre'aux abbés de Floreffe, leur conférant ainsi des pouvoirs spirituels étendus, sans qu'il soient évêques.

Renouveau des XVIe et XVIIe

Alors que énormément d'abbayes étaient toujours en crise, Floreffe se relevait matériellement grâce à la bonne gestion des abbés Martini (1516-1548) et en particulier Dupaix (1552-1578), lequel parvint à éviter que les revenus de l'abbaye ne passent entièrement au diocèse de Namur nouvellement créé (en 1559). Malgré les ravages occasionnés périodiquement par les troupes de passage qui assiégeaient la ville fortifiée de Namur, les bâtiments furent restaurés ou réédifiés. Le même Dupaix introduisit les réformes décidées par le concile de Trente : retour à une vie religieuse plus stricte, et amélioration de la formation des prêtres. Ce travail fut continué sous l'abbatiat de Jean Roberti (1607-1639) qui établit même une maison d'études pour les Prémontrés près de l'université de Louvain (1628). Le nom de Charles de Severi (1641-1662) est lié à l'embellissement de l'église abbatiale (telle que nous la connaissons actuellement).

Nouvelles grosses difficultés financières à la fin du 17ème siècle : contributions de guerres imposées, pillage de l'abbaye par les troupes françaises, entretien d'une large communauté (65 religieux), reconstruction de fermes et réparation d'églises paroissiales ravagées, et en particulier les deux sièges de la ville de Namur en 1692 et 1695 qui mirent en ruine toute la région à peu prèsnante.

Le XVIIIe

La paix rétablie, l'abbaye rencontra trois abbés qui furent à la fois excellents administrateurs et grands bâtisseurs : Louis van Werdt (1719-1734), Charles Dartevelle (1737-1756) et Baptiste Dufresne (1764-1791). C'est à eux qu'on doit la totalité architectural de style classique qu'on peut admirer aujourd'hui. Le rapport du commissaire qui, dans le cadre de la rationalisation des établissements religieux (voulue par l'empereur germanique Joseph II en 1785), est spécifiquement élogieux sur l'abbaye de Floreffe avec ses activités éducatives, paroissiales (25 cures de paroisses) et caritatives. Aussi, au contraire largement d'autres abbayes, elle fut reconnue comme étant d'utilité publique et sa conservation fut recommandée. La situation se détériora rapidement après la victoire des révolutionnaires français à Fleurus (1794) et l'annexion de la région par la France. Les religieux ne purent pas payer la totalité du tribut de guerre exigé de la province de Namur. L'abbaye fut livrée au pillage. Peu de temps après, la loi du 1er septembre 1796 supprimait l'ensemble des établissement religieux dans les départements réunis à la France. L'ensemble des religieux (61 "internes" ou résidents en paroisse) mais aussi Louis de Fromantau, 55ème et dernier abbé de Floreffe, furent expulsés manu militari de leur abbaye en février 1797.

Petit séminaire épiscopal de Namur (XIXe)

Les biens de l'abbaye furent mis en vente. L'abbé de Fromantau mourut en 1818, avant de parvenir à racheter l'abbaye avec un groupe de Prémontrés qui avaient constitué une association dans ce but. En 1842, ils cédèrent leurs droits au diocèse de Namur qui, en fait, était parvenu dès 1805 à obtenir l'usage des bâtiments pour la formation de ses séminaristes (le Petit-Séminaire). À part quelques déboires avec le pouvoir hollandais (avant la Révolution belge et l'indépendance en 1830) le séminaire a occupé les lieux sans interruption depuis lors. En 1964 cependant la construction, due à Roger Bastin, d'une nouvelle aile pour le séminaire (maintenant collège secondaire et internat) permit la libération des bâtiments historiques de l'abbaye qui ont reçu de nouvelles affectations. Dans les années 1990, une nouvelle aile fut toujours bâtie, La Vigne, qui est en fait un nouveau bâtiment pour des salles de classes.

L'architecture

L'ensemble architectural des bâtiments du XVIIIe est d'autant plus remarquable que, localisé sur un promontoire, il domine la Sambre de 50 mètres. Il est visible de loin, en particulier si on l'approche à partir de la Sambre (voir la photo).

L'aspect général de l'église est celui qui lui fut donné au 18ème siècle par l'architecte Laurent-Benoit Dewez (en 1770-75), mais on retrouva les fondations d'une chapelle qui fut probablement antérieure à la fondation de l'abbaye. L'abbatial est aussi la seconde plus grande église abbatiale de belgique, avec une longueur de 90 mètres.

La salle du chapitre et la salle des convers datent de la fin du 12ème siècle.

Le Moulin-Brasserie, sur un dérivé du ruisseau de Floreffe, est un des bâtiments anciens les mieux conservés. Un exemple unique d'architecture civile du 13ème siècle dans la région namuroise. Il est fort envisageable qu'on y faisait de la bière dès 1250. La machinerie du moulin a été restaurée.

Les autres constructions dénotent le classicisme élégant du 16ème et 17ème siècles : quartier abbatial, bibliothèque, quartier des étrangers, cloître. La ferme porte date (1649) et blason de l'abbé Charles de Severi  : ‘Benigna Severitate'' (Avec une bienveillante sévérité).

Le mobilier de l'église

Dans l'église les stalles des religieux (74 sièges), extrêmement travaillées et même surchargées de décorations diverses, sont l'œuvre d'un artiste connu d'origine allemande, Pierre Enderlin (17ème siècle) et comptent parmi les premières du genre en Belgique. Les médaillons forment une galerie de fondateurs et réformateurs d'ordres religieux.

La chaire de vérité se trouve désormais dans l'église de Bouvignes.

Des statues d'apôtres et de saints de même que des tableaux d'abbés et de chanoines de Floreffe furent dispersés et se trouvent dans la cathédrale Saint-Aubain de Namur, ou dans divers musées et collections privées.

La Bible de Floreffe

De nombreux manuscrits provenant de l'abbaye de Floreffe se trouvent désormais dans des bibliothèques et archives d'état ou ecclésiastique, tel que un catalogue des religieux (de 1435 à 1647), un évangéliaire de 1650, une nécrologie de l'abbaye (de 1501 à 1520), des cartulaires, mais le manuscrit le plus remarquable est sans aucun doute celui qu'on nomme la ‘Bible de Floreffe'et qui se trouve au British Museum à Londres. Ce manuscrit précieux date des environs de 1165 et est reconnu comme un des chefs d'œuvre de la miniature mosane du 12ème siècle.

Aujourd'hui

Le collège secondaire, dit quelquefois toujours petit-séminaire, occupe un bâtiment moderne construit en 1964 par Roger Bastin. Les bâtiments historiques qui sont classés et appartiennent au patrimoine majeur de Wallonie, sont utilisés pour de nombreuses activité culturelles et commerciales : des concerts dans l'église, des festivals (le ‘Temps de cerises ', ‘Esperanzah!'), des expositions, foires et brocantes. Floreffe est un des lieux touristiques les plus fréquentés de Wallonie.

Des bières et fromages utilisent l'appellation de'Abbaye de Floreffe'. Il ne semble pas qu'ils aient des liens avec l'histoire de l'abbaye et ses religieux prémontrés.

Bibliographie

  • AAVV : Floreffe; 850 ans d'histoire, Liège, 1973.

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