Monastère de Luxeuil

Le monastère de Luxeuil fut fondé vers 590 par saint Colomban et le roi d'Austrasie Sigebert. Ce monastère permit la renaissance de Luxovium, ville thermale romaine, actuellement Luxeuil-les-Bains, chef-lieu de canton de la Haute-Saône.



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  • Le XIV centenaire St Colomban Luxeuil 1950... Histoire du monastère en 3 tomes, G. Cugnier... die Geschichte des Kosters von Luxeuil durch seine Äbte... (source : amisaintcolomban)
  • Abbaye à Luxeuil Les Bains : liste des concerts, commentaires sur la... Cloître de l'Abbaye Saint Colomban» Rue Victor Genoux, 70300, LUXEUIL LES BAINS... (source : musicspot)
Le palais abbatial de Luxeuil.

Le monastère de Luxeuil (Saint-Pierre-Saint-Paul) fut fondé vers 590 par saint Colomban et le roi d'Austrasie Sigebert. Ce monastère permit la renaissance de Luxovium, ville thermale romaine, actuellement Luxeuil-les-Bains, chef-lieu de canton de la Haute-Saône.

Ruiné par les Sarrasins en 732, il est restauré par Charlemagne comme abbaye de Bénédictins.

Le est spécifiquement actif à partir du milieu du VIIe siècle, et c'est certainement à Luxeuil qu'est créée vers 670 la première rédigéure calligraphique en minuscules, avec une ornementation marginale empruntée à la grammaire décorative de l'Irlande. Le manuscrit le plus célèbre est le Lectionnaire de Luxeuil (un lectionnaire de la fin du VIIe siècle).

Histoire

Le monastère a été fondé vers 585590 par le missionnaire irlandais Saint Colomban. Columban et ses disciples avaient en premier lieu bâti des communs au lieu-dit Annegray, sur la commune de La Voivre (Haute-Saône) . En quête d'un lieu plus propice à l'établissement permanent de sa communauté, Columban porta son choix sur les ruines d'un bourg gallo-romain : Luxovium, à 12 km de là, dont les fortifications étaient toujours visibles. Cette petite ville, ravagée par Attila en 451, gisait dans ce cas perdue au milieu des bois qui, depuis un siècle, avaient recouvert les lieux, mais au fond d'une vallée, les thermes («fabriqués avec un soin peu ordinaire» selon Jonas de Bobbio, premier biographe de Columban) étaient toujours debout : ce souvenir est préservé dans le nom de la ville, Luxeuil-les-Bains. Jonas de Bobbio donne une description précise de l'édifice : «Là, des statues de pierre, que les païens adoraient selon leur misérable croyance, se dressaient au milieu de la végétation» [1].

Grâce aux dons d'un dignitaire de la cour de Childebert II, les moines édifièrent en lieu et place des ruines une abbaye chrétienne, comme un défi aux croyances païennes antérieures[2].

Sous l'impulsion intellectuelle et spirituelle des moines irlandais, l'abbaye de Luxeuil, consacrée à Saint Pierre, devint rapidement l'un des monastères principaux et les plus dynamiques de toute la Gaule. La communauté était si nombreuse que, les chœurs pouvant prendre le relai l'un de l'autre pour l'office, la laus perennis, importée à Luxeuil depuis le monastère d'Agaunum, résonait jour et nuit.

Lectionnaire de Luxeuil (fin du VIIe siècle). Manuscrit Lat. 9427. (f° 144) de la Bibliothèque Nationale.

Si la majeure partie des premiers rites observés à Luxeuil étaient issus des traditions monastiques celtiques, qu'ils soient ou non l'œuvre de Columban, ils furent graduellement supplantés par la Règle de saint Benoît, plus formelle. Cette obédience, qui s'imposait dans ce cas dans tout l'Occident chrétien, édictait des règles précises sur le choix de l'abbé, sur les relations de l'abbé avec les moines composant la communauté, mais aussi sur les différentes charges qui pouvaient être déléguées à des moines au sein des monastères. En 603, un synode accusa Columban de célébrer Pâques selon le calendrier liturgique celte ; en réalité, il est probable que ce sont sa sévérité et le caractère inflexible de la règle qu'il avait imposée, qui lui valurent d'être cité à comparaître devant le roi des Burgondes.

Columban fut exilé de Luxeuil sur ordre de Thierry II et de la douairière Brunehaut. Son successeur à la tête de l'abbaye fut Saint Eustache de Luxeuil, responsable du Séminaire, une école devenue célèbre sous la direction d'Eustache lui-même puis de son successeur Saint Gaubert. Le rayonnement de l'école mais aussi l'autorité morale de l'abbaye de Luxeuil contribuèrent largement à la conversion des Burgondes. Luxeuil missionna trois délégations : l'une vers des ruines qui se trouvaient entre Milan et Gênes, à Bobbio, où Columban se proposa comme nouvel abbé ; les deux autres à Saint-Valery-sur-Somme ainsi qu'à Remiremont. Parmi les religieux célèbres qui fréquentèrent l'abbaye de Luxeuil, il y a lieu de mentionner Conon, abbé de Lérins, qui vint y préparer la réforme de son monastère, Saint Wandrille et Saint Philibert, fondateurs respectifs des abbayes de Fontenelle et de Jumièges en Normandie, qui y méditèrent la règle qui devait devenir celle des monastères de la tradition de Luxeuil.

En 731 les Sarrasins, au cours de leur équipée à travers l'ouest de la Gaule, s'emparèrent de Luxeuil et massacrèrent la majeure partie de la communauté[3]. Les rares survivants entreprirent de réparer les édifices, mais le monastère et la petite bourgade qui s'était établie à l'entour ne résistèrent pas à l'attaque des Normands au IXe siècle, et fut à nouveau pillée plusieurs fois. Par la suite, alors que le dix-huitième abbé, Anségise de Fontenelle, réformait le monastère, Louis le Pieux réaffirma sa charte, ordonna la réparation de l'église et du cloître, et contribua au renfort de la discipline.

À partir du XVe siècle, l'institution d'abbés commendataires favorisa la décadence de l'observance de la règle. Charles Quint restreignit dans ce cas le pouvoir des abbés de Luxeuil.

Mais en 1634, la charge d'abbé commendataire fut supprimée, et Luxeuil fusionna avec la congrégation de Saint-Vanne. À en croire un rapport de la "Commission des Réguliers", rédigé en 1768, la communauté semble être redevenue florissante, et la règle respectée.

Les moines furent chassés après la Révolution de 1789. Vendus comme Biens nationaux, les bâtiments du monastère ont pour la majeure partie disparu sous la ville actuelle, à l'exception de la chapelle du XIVe siècle, à la superbe architecture gothique, et du cloître et des dépendances conventuelles qui, jusqu'à la Loi sur les associations ainsi qu'à la loi de Séparation des Églises et de l'État en 1905, servirent de séminaire pour l'archevêché de Besançon, et ont été tenu en état. La chapelle elle-même avait servi pendant des décennies d'église diocésaine à la ville de Luxeuil-les-Bains.

Notes

  1. Ibi imaginum lapidearum densitas vicina saltus densabat, quas cultu miserabili rituque profano vetusta Paganorum tempora honorabant [1].
  2. ut, ubi olim prophano ritu veteres coluerunt fana, ibi Christi figerentur aræ et erigerentur vexilla, habitaculum Deo militantium, quo adversus aërias potestates dimicarent superni Regis tirones [2].
  3. [3]

Voir aussi

Quelques moines ou abbés du monastère

Bibliographie

Liens externes

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